Jusqu’à mon dernier souffle : poème de Jean-Pierre Rosnay

INTIMITÉ DU CHRIST
Jésus se fait deux œufs sur le plat. Il n’est pas coiffé, pas rasé, pieds nus, il a laissé sa croix dans un coin. Aussitôt qu’il a un moment, il dessine des enfants, des enfants, des enfants. Parfois, il lit les journaux et hausse les épaules. Ce que l’on colporte sur son compte l’irrite, accentue sa fièvre.
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J’aimerais bien m’appeler Tomas Tranströmer

Ils jouent au football
soudaine confusion – la balle
a fait le mur

Ils font souvent du bruit
pour effrayer le temps jusqu’à
ce qu’il trotte plus vite.

Des vies mal épelées –
la beauté subsiste sous forme
de tatouages.

Quand on reprit le fugitif
il avait les poches pleines de chanterelles.

Le portail s’ouvre en glissant
nous voici dans la cour du pénitencier
dans une nouvelle saison.

Le garçon boit du lait
et s’endort tranquille dans sa cellule
une mère de pierre.

Fragments volés à Prison, dans BALTIQUES, de Tomas Tranströmer

Tous les goûts… Dans La Vie unanime de Jules Romains

Je ne vis plus ou presque plus;
Si je vis, je ne le sens plus,
Et j’en suis joyeux tout de même.
Car entre ses doigts innombrables
La ville a déchiré mon âme
Comme une feuille de papier.
Pris par le vent des carrefours,
Les morceaux s’envolent et tombent
Sur le trottoir, parmi les hommes
Qui les emportent sous leurs pieds.

Ceci n’est pas un blog

Répons, en lisant Max Jacob
Je me déclare détruit, déserté… Je noie les mots nés en surplus ; je les mets dans un sac avec une grosse pierre et je les jette au lac.
J’ai besoin, toujours, d’apprendre la liberté, la légèreté ; il me faudrait une science de l’affranchissement.
Plusieurs fois j’ai pensé, plusieurs fois j’ai dit que j’écrivais comme d’autres bâtissent des cathédrales en allumettes. Obstiné, minutieux, isolé… Aujourd’hui, forcément, je me pose la question du feu (une épreuve de plus).
Vladimir Plomb (inédit)