Fûts

Les arbres qu’érigent les hommes dressent des fûts uniformément rectilignes ; leurs guirlandes, électriques ou téléphoniques, ne possèdent pas la grâce sauvage et baroque du lierre, de la viorne, de la ronce, de l’églantine du fusain, de la bryone, qui lient ou mêlent leurs tiges à des branches vives et torses, y accrochent des fruits à plumet, rouges, oranges, ou des grains presque violets. Quand d’aventure le vent les renverse, la dignité dont l’arbre ne se départit jamais, même couché, manque à ces poteaux que l’on baptise parfois prétentieusement « pylônes », comme quelque architecture antique.