Le pont traversé : Saint-Séverin

Une fois
le pont traversé
me hantent
un labyrinthe de vieilles rues
dans un rectangle
délimité par le quai
les boulevards
et la rue du Petit-Pont
qui devient rue Saint-Jacques

Depuis longtemps
je n’y suis pas retourné
Passé le pont
les fantômes vinrent
à sa rencontre

L’îlot Saint-Séverin
première expérience
de quartier
piétonnier à Paris
mil neuf cent soixante-douze
avec un succès mitigé

Une association de riverains
dénonçait la recrudescence
de malfaiteurs, de drogués
et d’oisifs dans Le Monde

Des touristes fatigués
déjà y consommaient
des succédanés
Ce mythe parisien
vanné, délavé, lessivé
regorge
de contes fabriqués
de fausses légendes
d’enseignes trompeuses

Pourtant au numéro seize
de la rue Saint-Séverin
Marcel Béalu, l’auteur
des Mémoires de l’ombre
dans sa librairie
« Le pont traversé »
animait la société
des amis de Max Jacob
avant de s’installer
rue de Vaugirard
dans une boutique
qui est devenue
un coffee-shop
sans gluten

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