À André
Naïvement, il me semble
je m’obstine, vieil enfant
à demander le nom
des arbres qui m’entourent
pour les saluer, les reconnaître
Pourtant aujourd’hui, j’en découvre
un que j’avais sous les yeux
depuis des décennies sans le voir
faute de savoir l’appeler
Maintenant il vient à ma rencontre
aux lisières de chaque déambulation
Peut-être comme l’alisier blanc
l’amélanchier, le cornouiller
s’ingénie-t-il à remplacer
les vieux buis brûlés
par les chenilles de la pyrale
Écorce de cerisier quand il est jeune
qui noircit avec le temps
petites feuilles de bouleau ou de peuplier
finement dentelées, et surtout à l’été
d’étonnantes cerises miniatures
qui s’ancrent à angle droit sur les tiges
tant elles sont légères
D’où vient-il, Prunus mahaleb
ce voyageur trapu et chiffonné
bois de sainte Lucie ?
Pour une fois, ça paraît simple