Dans les yeuses

Là bas, jadis, au pays d’Épire
barbare et mystérieux
lointain, nordique et pluvieux
du moins au yeux des Grecs
dans le bruissement des ramures
d’un bois de chênes
on déchiffrait les paroles de Zeus
le dieu assembleur des nuées
et la légende de Dodone me fascine

Me mêlant de ce qui ne me regarde pas
je me demande si les chênes
nous observent
quand leurs rameaux
oscillent et chuchotent
même sans vent

Serviteurs de l’oracle
les Selles, ascètes méconnus
vivaient pieds nus
Mal lavés, dit Homère
ils dormaient à même le sol
sans doute pour mieux
comprendre les arbres
mais on ne nous dit pas
s’ils rêvaient debout
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L’enfant triste et l’Anabase de Xénophon

L’Anabase, je l’ai lue dans les œuvres complètes, en trois volumes de chez Garnier-Flammarion que je possède encore. Ce furent, si mes souvenirs là encore ne me trompent pas, les premiers livres achetés avec mon argent de poche. Je les choisis dans les rayonnages de la librairie qui se trouvait à l’étage du BHV, rue de Rivoli, rive droite. J’ai donc traversé seul la place de l’Hôtel-de-Ville au milieu des passants, puis l’Asie inconnue avec dix mille mercenaires grecs, fantassins et cavaliers, qui tentaient de rentrer chez eux, en traversant une multitude de contrées hostiles. Suivirent les autres traités de Xénophon, dont L’Hipparque, bizarre manuel de cavalerie, début d’une longue orgie de littérature ancienne que mon père et la bibliothèque de ma tante Françoise ont contribué à nourrir… Continuer la lecture de « L’enfant triste et l’Anabase de Xénophon »