« Les mensonges que je dis », un poème de Sara Borjas

Encore une fois, personne ne l’a demandé, et je n’ai probablement pas le droit de le faire, mais après avoir lu et écouté Sara Borjas, je n’ai pas résisté à l’envie de traduire « Lies I tell ». Sara Borjas vient de publier son premier recueil, Heart like a Window, Mouth like a Cliff.

Les femmes ont une fenêtre sur le visage : c’est vrai. Je ressemble à ma mère : c’est vrai. Je tiens à vous dire que je ne suis pas comme elle : c’est vrai. J’ai honte de marcher dans un corps de femme : c’est vrai. Je voudrais retirer tout ce que je dis : c’est vrai. Une fenêtre est quelquefois un miroir. Elle peut aussi être une porte : c’est vrai. Quand elle était une petite fille, ma mère dormait dans une cahute sans fenêtres avec une seule porte : c’est vrai. Ma grand-mère claquait les fenêtres : vrai. Les mains d’une mère sont plus fortes que Dieu : vrai. On utilise souvent des fruits pour décrire une meurtrissure; un coup, prune ou châtaigne : vrai. Continuer la lecture de « « Les mensonges que je dis », un poème de Sara Borjas »

« 38 » un poème de Layli Long Soldier

Personne ne me l’a demandé, mais par sympathie, par révolte, par nervosité, par curiosité, j’ai traduit ce poème épique, drôle et triste de Layli Long Soldier sur les Dakota 38, dont l’original anglais se trouve ici, onbeing.org/poetry Par hasard il rappelle les événements d’un 26 décembre.

Ici, la phrase sera respectée.

Je composerai chaque phrase avec soin, conservant à l’esprit ce que les règles de l’écriture édictent.

Par exemple, toutes les phrases commenceront par une majuscule.

Toutes les sentences commenceront par une capitale.

De même, l’histoire dans la phrase recevra les honneurs d’une ponctuation appropriée en son extrémité, un point ou un point d’interrogation qui marquera l’accomplissement (temporaire) d’une idée.

De même l’histoire de la sentence…

Il vous importe peut-être de savoir que je ne considère pas ceci comme une « création ».

En d’autres mots, à mes yeux, il ne s’agit pas d’un poème inspiré ou d’une œuvre de fiction.

D’ailleurs, on n’y théâtralisera pas les événements historiques pour les rendre passionnants.

Donc, ma responsabilité s’exerce surtout sur la phrase, sur son ordre, elle qui convoie la pensée.

Ces préalables achevés, je commence :

Il est possible qu’on vous ait déjà parlé des 38 Dakotas.

Si c’est la première fois qu’on vous en parle, vous vous demandez sans doute, que sont les « 38 Dakotas » ? Continuer la lecture de « « 38 » un poème de Layli Long Soldier »