Zigzags

Autre façon
de retrouver un Paris
disparu ?

De bar en bar, peut-être
Davantage de café
que d’alcools
quelques petits calvas
mais plus de tachycardie
que d’ivresse

Dénichera-t-on
une autre vérité
en zigzagant ?

Ni café de Flore ni Procope
mais d’obscurs estaminets
Plus ils étaient sombres
inconfortables
étroits et enfumés
mieux c’était

On était
encore au temps du tabac
et escales
et feuillets sentaient
la fumée et
le cendrier

Des errances, de l’écriture
surtout des notes
dans des carnets
Des rendez-vous

Place Sainte-Catherine
Madame Renée, je crois
prononcez « Mâme Renée »
accueillait de grand cœur
Canaques de Paris
et joueurs d’échecs
Christophe m’y emmenait
parfois quand je traversais
la Seine vers le Marais
pour le retrouver

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Et j’ai vu la poésie en rêve :

Dans un cadre rectangulaire presque entièrement vide, qui ressemblait à quelque chose de moins clos et de plus vivant qu’un rectangle, peut-être un cartouche comme dans les inscriptions sacrées de l’Égypte antique, dont la bordure était d’une couleur entre le brun et l’orange, un aphorisme d’une ou deux phrases se déployait autour d’un signe, en formant un angle sans violence, ainsi qu’une composition typographique constructiviste, par exemple, une mise en page d’El Lissitsky pour Maïakovski . 

Ce signe  que je ne parviens pas à décrire, pas plus que le cadre qui l’entourait, n’était pas sans ressemblance avec la monade hiéroglyphique de John Dee, l’arrobase ou l’espérluette, quelque symbole, idéogramme ou lettre inconnue, suscitant l’idée de lien, ou peut-être de repli ou de boucle, ou alors d’un ancrage, puisque, et c’est là l’essentiel après ce long préambule, ces phrases entrevues établissaient des fondations fermes et irréfutables pour la poésie.

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