J’ai deux amours, Fantômas et Desnos

LA GRANDE COMPLAINTE DE FANTOMAS
PROLOGUE
I
Ecoutez, faites silence!
La triste énumération
De tous les forfaits sans nom,
Des tortures, des violences,
Toujours impunis, hélas!
Du criminel Fantômas!
II
LA STUPEFACTION DU MINISTRE
Lady Beltham, sa maîtresse
Le vit tuer son mari,
Car il les avait surpris
Au milieu de leurs caresses.
Il coula le paquebot
«Lancaster» au fond des eaux.
III
L’EXECUTION DU SOSIE
Cent personnes il assassine,
Mais Juve aidé de Fandor
Va lui faire subir son sort.
Enfin sur la guillotine!…
Mais un acteur très bien grimé
A sa place est exécuté.
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À Perros-Guirec les 26 et 27 octobre

À l’invitation de Cap sur les Arts, Jean-Baptiste Evette, romancier, a prévu de se livrer à un éloge de la bâtardise, de l’illégitimité, de la bigarrure et de l’impureté dans l’art en général et dans le roman en particulier. Il veut ainsi réfléchir, avec l’absence de modestie qu’on lui connaît, à des questions qui le tourmentent : de quel droit écrit-on (crée-t-on) ? Qu’est-ce qu’un roman ? Qu’est-ce qui relève de l’art (de la littérature), qu’est-ce qui relève de la production de masse ? Qu’est-ce qu’un créateur ? Qu’est-ce qu’un manteau d’arlequin ?
Malheureusement, vu la nature multiple de sa personnalité (le romancier étant contraint par son métier à être un autre et même plusieurs autres, au point de frôler la schizophrénie) il est à craindre que d’autres conférences, voire d’autres conférenciers s’invitent dans son discours et abordent d’autres sujets que celui qui était prévu à l’origine. Nous espérons que chacun saura démêler les fils…

Une sorte de début de roman pour juillet

Tout commence de manière plutôt anodine ; c’est dans la rue d’une ville ordinaire. On voit passer un individu trop grand, dont les enjambées font trembler le sol et dont le regard est impossible à soutenir. Il y en a un, puis deux, puis trois et d’autres encore. Leurs mouvements ont quelque chose d’imparfait comme si leurs corps n’étaient que des formes empruntées ou imitées. Est-ce que c’est une campagne publicitaire ? Une manifestation ? Personne ne réussit à leur parler ni à les arrêter. Manifestement ils ne sont pas d’ici, mais on ne sait pas d’où ils viennent ; on ignore comment ils ont surgi dans ce coin de l’espace. Peut-être observent-ils ; peut-être essaient-ils de se faire une idée, de rassembler des éléments qui leur serviront…
Un jour, ils lancent leur attaque. Les lampes et les écrans s’éteignent; les voix se taisent, les moteurs s’arrêtent, les avions tombent comme des pierres, les canons s’enrayent. Ils n’ont aucun mal à balayer les défenses qu’on leur oppose, ils anéantissent les résistances, brisent les volontés.
Finalement, ils réduisent les hommes en esclavage et les marquent d’un chiffre au front. Tout devient silence et soumission. La vie continue, mais il n’y a plus de décisions à prendre, plus de liberté. D’une certaine manière, tout est devenu plus simple.
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Rendons à Tardieu ce qui est à Tardieu

La plupart des idées que je crois avoir appartiennent en réalité à d’autres, mais je n’en éprouve pas de déception, plutôt un sentiment de connivence et de gratitude.

Les préfixes

À mesure que je vois
j’oublie j’oublie
j’oublie tout ce que je vois.

À mesure que je pense
je dépense je dépense !

À mesure que je vis
je dévie je dévie !

À mesure que je meurs
je demeure je demeure.

Jean Tardieu, Monsieur Monsieur, 1951.

Un extrait de Rue de la femme sans tête

Non! — Je disais, je répétais, non! J’étais le négateur, le veuf,
le ténébreux. Je disais non. Je ne savais pas si j’avais raison mais je
m’obstinais à nier, à contrarier. Sans doute étais-je resté bloqué à
un stade de l’enfance ou dans la deuxième partie d’une de ces
dissertations qu’on m’avait fait écrire au lycée. Je ne dialectiquais
pas; je ne dépassais pas. Je n’étais pas le fils de Nietzsche, j’étais le
fils de Nicht ! C’était ma pose et ma vérité. Je ne savais pas dépasser
le nihilisme, le culte du refus. J’étais resté au fond; j’appréciais
l’absence de sens du monde et j’emmerdais les philosophes. J’avais
peur des mensonges; je ne voulais pas me compromettre. Alors
faute de mieux, je niais et je reniais, avec fureur, en espérant qu’il
en resterait une trace. Je niais jusqu’à la vie, jusqu’au plus
élémentaire bon sens. Je me niais moi-même. Peut-être qu’ainsi
une ombre de vérité continuerait à m’accompagner.
C’était comme si j’avais été oublié au fond de la casserole,
dans un petit purgatoire : j’avais attaché et j’avais noirci. La colère
ne me quittait pas; elle marchait dans mes pas. J’allais m’obstiner;
j’allais les défier.

« A LA CORDE », joué par La Compagnie Les Grandes Personnes

Avec Pauline de Coulhac, Christophe Evette, Fleur Marie Fuentes, Eric Larzat, Laure Louvat et Nicolas Tauveron, voir aussi http://www.lesgrandespersonnes.org/.

Objets realisés par Gaelle Bauer, Dominique Bonnot, Jeanne Bouchart, Virginie Chevrier, Sylvia Clément, Ambra De Trapani, Pauline de Coulhac, Nadége Dulac, Jean-Baptiste Evette, Christophe Evette, Fleur Marie Fuentes, Karine Gualdaroni, Mandarine Jacquet Gregg, Yabaco Konaté, Thierry Lachambre, Cedric Lasne, Antonin Le Bras, Bethsabée Lemberg, Laure Louvat, Jean Martin, Aude Meeschaert, Mélanie Minaud, Marjorie Monnet, Frank Oettgen, Marie Paget, Madeleine Pornon, Nicolas Tauveron, Adrien Terrier et Nicolas Vuillier.
A la Corde est soutenu par le centre Nil Obstrat, la Ville de Cergy et le Festival Cergy Soit !

Le samedi et dimanche 12 mai à 17 heures et le 13 mai à 19 heures
LE GRAND PARQUET
20 bis, rue du département – 75018 Paris
Métro La Chapelle ou Marx Dormoy – RER Gare du Nord
Entrée payante : 3 € tarif réduit/ 5 € plein tarif
Informations et réservations : 01 40 05 01 50
http://www.legrandparquet.net

Le samedi 2 juin à 18 heures
Festival ONZE BOUGE
Stade Thiéré -13 passage Thiéré, 75011 Paris – M° Bastille
Entrée libre

Accueil

Le samedi 9 juin à 17 h
Festival LES NOCTURBAINES
Square Sarah Bernhard, rue de l’Agny, 75020 Paris – Métro Nation
Entrée libre
http://goumenbis.free.fr/

Le samedi 16 juin à 18 h
RENCONTRES ICI ET LA du théâtre de la COMMUNE
Magic Mirror de l’Espace Fraternité, 10-12 rue de la Gare, 93300 Aubervilliers
Entrée payante : 11 € / 7 € / 2 €
http://www.theatredelacommune.com/pdf/rp-icietla.pdf

Le dimanche 1 juillet
Festival L’ILE EN DELIRE
Ile Saint Denis. Parc départemental
Entrée libre

Le jeudi 20 septembre
Avant première du Festival CERGY SOIT
Place des Touleuse 95000 Cergy – RER A Cergy Prefecture

Les samedi et dimanche 22 et 23 septembre
Festival CERGY SOIT
Parc de la prefecture 95000 Cergy – RER A Cergy Prefecture
Entrée libre
http://www.95degres.net/cergysoit/

En mai, il sera plus facile d’être nihiliste

Sur la toile, on trouve parfois des pages traduites par des logiciels, qui créent une poésie agrammaticale, ridicule et machinique. « N’importe quel non-sens servira » dit ce texte involontairement prophétique.

En littérature
Du mystère de Charles Dickens d’Edwin Drood : les « Miss Twinkleton (dans son état d’amateur d’existence) s’est contribués et un pâté en croûte de veau à un pique-nique. »
En roman Emma de Jane Austen au pique-nique de colline de boîte qui s’est avéré être une déception endolorie, Churchill franc a dit à Emma : « nos compagnons sont excessivement stupides. Que devons-nous les faire au rouse ? N’importe quel non-sens servira. »
En pique-nique de Fernando Arrabal dans le domaine le jeune et inexpérimenté soldat Zepo est rendu visite inopinément par ses parents dévoués. En dépit de l’arrangement de guerre ils ont un pique-nique gai ensemble.
Le pique-nique utopique de bord de la route de roman par Boris et Arkady Strugatsky, qui a été écrit en 1972, était la source pour le film Stalker (1979) par Andrei Tarkovsky. Le roman est au sujet d’une « zone » mystérieuse remplie d’objets façonnés extraterrestres étranges et souvent mortels, qui sont théorisés par quelques scientifiques pour être les ordures d’un « pique-nique » étranger sur terre.
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