Corridor

Source : Hoogstraten, 1662, Wikipedia

Chut, on entre dans un
corridor obscur
et silencieux
quand, où ?
est-ce un moment ou un lieu ?

une fois la lampe éteinte
ça commence
il se déploie
le corridor occulte
et passionnant
qui mène du jour à la nuit
de la veille au sommeil
corridor, personne n’y court
on avance pas à pas, entre les fantômes
plutôt l’intelligence jette parfois
un curieux éclat
comme la flamme
d’un feu qui s’éteint
entre rêve et réalité
un corridor ou un carrefour
qui ouvre sur quelles portes ?
quand, où ?

on y bascule
son miracle est fragile
car le ressassement
des fautes diurnes, soucis, angoisses, vexations
héritage peut-être
de l’examen de conscience chrétien
ou baudelairien
interdirait le sommeil
quand, où ?

Descente prudente à la cave
Progression dans le corridor
pas seulement pour échapper à l’insomnie
mais aussi parce
qu’il se joue quelque chose d’essentiel
à ce pivot crépusculaire
de l’écriture et du sommeil
quand, où ?

les mots viennent différemment
et si une formule me foudroie
je renonce à dormir pour l’instant
et je la mémorise
la grave sur un bloc-note mental
c’est le moment, c’est le lieu où je rejoins
mon roman, ses personnages
je grimpe dans la vallée
de la rivière blanche
je repense
quand, où ?

je repense
au saint dans la montagne rouge
à ses maximes volontiers paradoxales
les dattes sont mises à sécher
les moutons parqués sous l’abri
et l’écriture du lendemain
est en graine, est en germe
dans ce moment nocturne

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